C’est la veille de la réunion d’ouverture du meeting historique de Saint-Moritz que s’est tenue, à proximité du fameux lac gelé site du « White Turf », l’Assemblée Générale Annuelle de la Fégentri, suivie du Dîner de gala des remises des Éperons d’Or, de Vermeil et de Bronze de l’année écoulée.
La Suisse s’était donc proposée à dessein pour l’AG 2019, sachant que Saint-Moritz avait été le site de la création de la Fégentri en 1955 et que, soixante-huit ans plus tard, la piste de l’hippodrome le plus élevé au monde – à près de 1.800 mètres d’altitude – allait se prêter à l’étape inaugurale du nouveau challenge « Fégentri Champions Cup », sorte de championnat dans le championnat, ou de « Masters », comme il en est dans maints autres sports, sous la bannière de la prestigieuse Maison Longines, elle-même synonyme d’excellence suisse et première à supporter le lancement cette Fégentri Champions Cup sur son sol.
Une douzaine de délégations ont pu être représentées à ces assisses internationales de la Fégentri, sur la vingtaine de pays membres actifs de la Fégentri et actuellement hôtes d’étapes des Championnats du Monde – sachant que subsiste l’appoint, au titre de « sleeping partners », d’une demi-douzaine de pays qui se maintiennent sous ce statut, dans leur incapacité provisoire ou plus ou moins durable de proposer des étapes sur les circuits de ces championnats (motifs financiers, motifs conjoncturels, motifs structurels, motifs politiques...).
Président de la Fégentri, Elie Hennau a tenu à souligner le chemin ainsi parcouru, de Saint-Moritz à Saint-Moritz, depuis l’année de grâce 1955, où la Fégentri était née de l’initiative de cinq distingués Gentlemen issus de cinq pays différents, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Suède et la Suisse.
C’est un message fort, perçu « 5 sur 5 » par la Maison Longines, de sorte qu’elle appose sa signature à côté de celle d’Elie Hennau, pour la reconduction de son partenariat avec la Fégentri, sur les cinq années 2019-2023, un second quinquennat succédant à celui inauguré en 2014 sous les signatures de Longines et de Nathalie Bélinguier.
Ces perspectives positives ont été renforcées par l’arrivée de deux nouveaux pays membres pour 2019, tous deux œuvrant pour accueillir des étapes Fégentri dès cette année – compensant notamment le « rétro » soudain de l’OSAF (Organizacion Sudamaricana de Fomento del Pura Sangre de Carrera), obligé d’annuler in extremis l’étape qu’elle avait projetée pour 2019 au Chili :
Il s’agit du Maroc et du Canada. Le Maroc avait déjà programmé il y a quelques années des joutes franco-marocaines, avec la participation de cavaliers locaux issus de l’Ecole de Cavalerie marocaine, et aspire à une autre dimension internationale, en se proposant d’accueillir la Fégentri, vraisemblablement lors de son grand week-end international d’automne. Le Canada lève aussi le doigt, jouant de sa proximité avec les Etats-Unis et leur Amateur Riders Club of the Americas (ARCA), qui offre chaque année une tournée américaine aux cavaliers et cavalières de la Fégentri et projette de la gratifier d’un détour au Canada.
Autre bonne nouvelle : le come-back de l’Angleterre. La démission de la Grande-Bretagne, il y a quelques années, avait été déplorée de toutes parts. Les raisons étayant ce désengagement n’auront donc été que provisoires, comme en atteste ce retour, à l’actif des deux parties – mais assurément en manifeste écho des déterminantes démarches entreprises dans ce sens par le Président de la Fégentri Elie Hennau, résolu à donner priorité à cet objectif.
Dans cette avancée qui va à l’inverse de ce que laisse redouter le Brexit, les Championnats du Monde Fégentri retrouveront en 2020 des étapes sur le sol anglais : tout le monde aura bien compris qu’un Championnat du Monde privé de la participation d’un pays aussi riche que la Grande-Bretagne, en termes de « patrimoine-courses », souffrait d’un manque évident.
Il reste à espérer maintenant que l’Irlande et son club d’amateurs (Qualified Riders Association), qui avait quitté le navire dans la foulée de l’Angleterre, reviendra à son tour dans le giron de la Fégentri.
En ce sens, Elie Hennau a tenu à saluer l’initiative de la Gentlemen’s League, dont le circuit d’obstacle -initialement tri-national anglo-irlando-français, au même titre que feu la Three Nations Cup-, a bel et bien mis français, irlandais et anglais en lice, au mépris des parenthèses isolationnistes « hors Fégentri » des club anglais et irlandais : preuve dont la Fégentri s’est félicitée et à laquelle elle a fait écho en acceptant dans son Championnat du Monde d’Obstacle 2018 les cavaliers étiquetés « Gentlemen’ League » anglais et irlandais (indépendamment du fait que leurs clubs respectifs n’adhéraient plus à la Fégentri, alors qu’en plat, il demeure statutairement impossible d’aligner des représentants de pays non-membres). Cette exception a payé, avec un Championnat du Monde d’Obstacle Fégentri-The Gentlemen’ League renforcé en nombre de courses et en nombre de pays participants.
Championnat 2019 : nouveau barème : plusieurs pays ont émis des réserves sur le barème de points qui régit traditionnellement les trois championnats Fégentri (Plat Cavalières, Plat Gentlemen-Riders, Obstacle), délivrant 20 points au gagnant, 12 au second, 8 au troisième, 6 au quatrième, 4 au cinquième, 2 au sixième, 1 à tous les rangs suivants. Il est apparu que la « générosité » du lot gagnant (notable privilège de 8 points d’avantage sur le second) pouvait nuire au suspense, dans le cas où tel ou telle additionnait par exemple trois ou quatre victoires dès la première partie du circuit, et décourageait ses poursuivants de revenir.
Dans ces conditions, et après des simulations indiquant que le nouveau barème avait l’avantage de resserrer les scores, sinon de bouleverser sensiblement les hiérarchies, le règlement est modifié, avec l’adoption d’un nouveau barème délivrant 10 points au vainqueur, 7 au second, 5 au troisième, 3 au quatrième, 2 au cinquième, 1 à tous les autres.
A noter aussi qu’à partir de cette année, les Championnats Fégentri ne se limiteront pas à délivrer des titres individuels, mais délivreront aussi des titres par pays, dès lors que chaque pays pourra nominer des « doublures », en appoint des nominés individuels, tels qu’ils sont désignés et officialisés en début d’année, porte-drapeaux prioritaires de leur pays pour la saison entière.