Au programme de l’hippodrome de Doha (Qatar) le week-end dernier, l’ultime étape du Longines Championnat du Monde Fégentri des Gentlemen-Riders, 62ème du nom, a définitivement confirmé Thomas Guineheux comme « Eperon d’Or 2017 », offrant en l’occurrence à la France son 22ème titre mondial depuis la création de la Fégentri en 1955, trois ans après la mention tricolore de Maxime Denuault.
Pour peu (une deuxième place à la photo, d’où 12 points arrêtant son score final à 175 points), il aurait conclu son périple international sur une victoire, en appoint de celles accumulées à Hambourg, Ostende, San Sebastian, Saint-Cloud et Berlin. De fait, ces deux derniers succès, coup sur coup à la fin de l’été, lui avaient permis de prendre l’avantage sur l’espagnol Pablo Laborde, jusque-là très solidement ancré au top du classement provisoire et légitimement en droit de se voir ramener à l’Espagne un troisième titre consécutif après ceux de Gonzalo Pineda-Carmena (2015) et Ignacio Melgarejo-Loring (2016).
Pour autant, l’avantage du français s’est réduit à 13 points à l’issue de l’avant-dernière étape, à Oman, ravie par l’espagnol et dont le fruit (20 points au gagnant) a ramené ce dernier dans la perspective possible de revenir prendre le meilleur sur Thomas Guineheux, à la double condition expresse que cette finale à Doha lui alloue à nouveau les 20 points de la victoire et que son rival français termine au-delà du troisième rang.
Dans un lot réduit à cinq partants, l’épilogue s’est prématurément annoncé, avant même l’entrée de la ligne droite, où le cheval de Pablo Laborde a complètement perdu pied – il finira 5ème et dernier, avec un crédit de 4 points portant son score final à 154 points.
« Rien n’était joué, en stricte logique arithmétique, avec une avance de 13 points seulement, mais j’ai eu la chance de me retrouver sur un cheval apparemment bien meilleur que celui de Pablo, justifiant les efforts auxquels je devais m’astreindre pour faire le poids, avec sept livres à perdre », commente Thomas Guineheux, s’abstenant sportivement de tout triomphalisme – « Par respect pour Pablo ; mais après tout, la fois d’avant à Oman, c’est moi qui m’étais retrouvé sur une non-chance… ».
La différence ? « Elle s’est sans doute faite sur deux choix tactiques qui se sont révélés payants à San Sebastian puis à Saint-Cloud, où, dans les deux cas, vu l’état du terrain, j’ai pris l’option d’aller chercher tout seul les grands extérieurs : beaucoup plus de terrain à couvrir, mais sur un sol plus galopant… Et puis, il y a toujours des impondérables, comme un non-partant qui m’a laissé au vestiaire aux USA, ce qui a fait que Pablo ait pu monter une course de plus que moi en fin de compte (soit 15 participations au total), entre la première étape à Saint-Moritz et la dernière à Doha ».
En gardant un minime avantage sur Thomas Guineheux au passage du poteau - fût-ce à la faveur d’un changement de ligne intempestif à 1.200 m du but, aux manifestes dépens du français -, le suédois Elliot Ohgren a donc eu les honneurs du podium de Doha. Mais aussi, ce succès lui a permis de subtiliser à l’italien Andrea Besana la troisième marche du podium final du Championnat (remontée à 91 points au final, ce dernier s’arrêtant à 75 points).
« Je remercie le Club pour la chance qu’il m’a donnée », tient à ajouter Thomas Guineheux. « Non seulement la chance de parcourir le monde, sur les sites les plus contrastés, mais aussi d’y tisser des liens d’amitié particulièrement enrichissants. Cela commande de la reconnaissance, et suggère que je m’investisse autant que faire se peut dans les causes assumées par le Club. Exemple : le suivi des cavaliers qui s’initient à notre sport via le Championnat des Grandes Ecoles, comme j’ai eu plaisir à le faire cette année ».
Rendez-vous est pris maintenant pour le premier week-end de mars à Pise, site de l’Assemblée Générale 2018 de la Fégentri, sous la présidence nouvelle d’Elie Hennau, où Thomas Guineheux recevra son Eperon d’Or et verra son nom définitivement gravé au « Hall of Fame » du « Longines World Championship ». Sans compter les générosités de la Maison Longines, fidèle en son soutien de l’équitation de course amateur, en laquelle elle retrouve les valeurs d’élégance et de sportivité que véhicule son image.
Sous les échos de notre hymne national, cela flattera la fibre cocardière, après les mentions de Maxime Denuault (2014), Edouard Monfort (2011), Florent Guy (2010), Mehdi Lesage (2006), Jean-Philippe Boisgontier (2003), Thierry Steeger (2000), Patrick Pailhes (1998), Ludovic Maynard (1996), Christophe Mossé (1994), Robert Danloux (1988-1989), Gérard de Chevigny (1979 et 1981), Pascal Adda (1976-1977), Patrick Biancone (1973), Daniel Faillot (1971-1972), Jacques de Chevigny (1966-1967) et Christian Seguin (1958).